Selon le code de l’éducation, publication officielle colligeant les dispositions législatives et réglementaires adoptées par décrets relatives à l’éducation, on peut identifier quatre grands objectifs assignés à l’École :
– transmettre et faire acquérir des connaissances,
– préparer à la vie professionnelle,
– éduquer les futurs adultes à être citoyens et à vivre ensemble,
– viser l’égalité entre élèves dans la réussite éducative.
Ces 4 objectifs sont interdépendants qu’il faut s’efforcer d’atteindre, si l’on veut que tous les futurs adultes soient des « personnes libres, responsables et sachant vivre avec les autres » (1).
Préparer dans la durée …
Si nous envisageons plus précisément l’entrée dans la vie professionnelle, il est primordial de garder à l’esprit cette notion de préparation dans la durée dans le cadre d’un projet construit d’orientation en mettant en avant, tout au long du processus de formation, les compétences ainsi que les qualifications acquises propres à une rapide insertion sur le marché du travail mais également une capacité à s’adapter aux demandes des employeurs.
L’obtention d’un diplôme n’étant pas toujours possible pour les élèves les plus en fragilité, il revient à l’Ecole en tant qu’entité en responsabilité des apprentissages développés, de valoriser les compétences acquises au regard des référentiels des diplômes préparés. En effet, il paraît inconcevable qu’un jeune accédant à la vie active et n’ayant pas validé de diplôme puisse entrer dans la vie sans aucune valorisation de compétences.
Pour ce faire, depuis 7 ans maintenant, l’académie de Dijon a choisi de développer des attestations de compétences professionnelles avec comme objectif de valoriser le potentiel des jeunes sortant du système éducatif et n’ayant pas validé une qualification de niveau 3 (antérieurement V) et 4 (antérieurement IV).
Il est important de préciser que l’attestation de compétences n’est pas un diplôme mais bien un document synthétique de l’autorité académique attestant des compétences adossées à des référentiels de diplômes Éducation nationale.
Il s’agit :
– de valoriser les potentiels des jeunes en situation de handicap avant leur entrée dans la vie active,
– de proposer aux futurs employeurs un document signé par le recteur d’académie mentionnant les compétences précises que possède chaque futur employé.
Pour ce faire, l’attestation de compétences acquises est accompagnée d’un portefeuille de compétences détaillées qui permet aux professionnels d’évaluer ce que le jeune est en mesure d’offrir et comment il peut être accompagné dès son arrivée dans le monde du travail.
Formaliser un premier lien entre l’entité formatrice et le futur employeur en rendant acteur le futur employé
Cette attestation a comme ambition de formaliser le lien entre la structure de scolarisation et le futur employeur, ceci de manière à participer à une meilleure insertion sociale et professionnelle.
Historiquement, ce travail a d’abord été engagé auprès des élèves d’Ulis (unité localisée d’inclusion scolaire) puis progressivement il a été conduit auprès des établissements médico-sociaux souhaitant entrer dans le dispositif. Pour cela, des campagnes d’information et d’accompagnement ont été menées auprès des équipes de façon à ce qu’une culture commune se développe prenant en considération à la fois les exigences Éducation nationale ainsi que les particularités de fonctionnement des établissements médicaux-sociaux. C’est par ce travail construit et continue que peu à peu, les équipes ont appris à travailler ensemble dans le plus grand respect des compétences de chacun.
Pour sécuriser le processus, les attestations de compétences sont validées chaque année par les inspecteurs de l’enseignement technique et de l’enseignement général, responsables de filières en amont des jurys de diplômes, puis signées par le recteur d’académie. A la suite, elles sont renvoyées aux établissements pour remises aux jeunes lors de cérémonies de remises d’attestations en même temps que les remises de diplômes.
De façon à mieux comprendre les stratégies développées, des capsules décrivant le processus d’accompagnement ont été formalisées :
– pour les équipes exerçant auprès d’élèves d’Ulis :
– pour les équipes exerçant en établissements médico-sociaux :
Un grand merci à Elisabeth LEROY, enseignante spécialisée, chargée de mission académique École inclusive, accompagnant ce projet.
(1) Claude THELOT, haut fonctionnaire et un sociologue français, « Les missions de l’école en France », 2013
Pierre-Jean FAVE, janvier 2023
