Les pôles d’appui à la scolarité (PAS) ont été créés dans le cadre de la stratégie inclusive développée par l’Ecole, afin d’accompagner au mieux les élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP) et de renforcer leur inclusion scolaire.
Pour tester et ajuster ces dispositifs avant une généralisation, quatre départements (l’Aisne, la Côte-d’Or, l’Eure-et-Loir et le Var) ont été choisis comme « préfigurateurs » en cette rentrée scolaire 2024-2025. Ces départements, représentent une diversité de situations géographiques et sociales. Ils incluent des territoires urbains, ruraux et des zones prioritaires afin d’évaluer les PAS dans différentes configurations locales.
L’objectif est bien d’enrichir les pratiques inclusives, de tester les nouveaux dispositifs et de recueillir les retours des acteurs locaux avant d’étendre ces pôles à l’ensemble du territoire français.
Cela se traduit par une attention particulière en direction des élèves rencontrant des difficultés prégnantes dans le cadre de leur scolarité. Les PAS doivent en effet permettre une meilleure adaptation des parcours, en garantissant l’égalité des chances et en favorisant l’inclusion dans la classe dite ordinaire. Cela passe par l’identification des besoins de l’élève par des professionnels dédiés, la recherche de réponses de proximité adaptées aux difficultés constatées et leur mise en place dans la classe. Pour ce faire, des moyens ont été mis en œuvre tant du côté Education nationale par le déploiement de coordonnateurs de PAS que de celui du médico-social par l’emploi d’éducateurs spécialisés. Ces deux types de métiers forment un binôme de proximité constituant l’équipe permanente du PAS, lui-même piloté par un inspecteur de l’éducation nationale (IEN) 1er degré, un chef d’établissement accueillant physiquement le binôme et le responsable de l’équipe mobile d’appui dédié au PAS.
Au besoin, des ressources locales incluant des personnels relevant de l’aide, de l’accompagnement ou du soin, apportent un appui scolaire, éducatif, paramédical ou médico-social afin de mieux identifier les besoins et de possiblement y répondre.
La mise en place des PAS doit amener de fait une aide aux équipes pédagogiques dans la diversification des pratiques en faveur des élèves à besoins éducatifs particuliers. Elle doit également encourager la coopération entre enseignants, familles, personnels spécialisés et partenaires extérieurs pour assurer une approche concertée et globale de l’accompagnement des élèves. Cela pourra se traduire par la mise à disposition d’outils pédagogiques, de ressources ou d’aides spécifiques permettant aux enseignants d’adapter leurs pratiques.
Un certain nombre de conditions préfigurent la réussite des PAS. Parmi elles figurent la communication entre les acteurs. Il est en effet indispensable d’envisager des liens forts entre les différents intervenants (équipe permanente du PAS, équipe éducative, professionnels extérieurs, familles) pour garantir une bonne compréhension des besoins de l’élève et une intervention coordonnée.
La réussite des PAS dépend également de la mise en place de moyens spécifiques, tant au niveau des ressources humaines des outils matériels nécessaires pour répondre aux besoins des EBEP, en 1er comme en 2nd degré. C’est en cela qu’ont été créés en termes d’emplois, les postes de coordonnateurs de PAS et d’éducateurs spécialisés, en termes d’outils matériels, les fonds dédiés aux matériel pédagogique adapté.
Cette réussite dépend également de l’engagement de la communauté scolaire. En effet, une adhésion forte de l’ensemble des acteurs de l’Ecole (enseignants, directeurs d’école, chefs d’établissement, CPE, AED, etc.) est indispensable pour garantir une fédération d’actions.
Enfin, la réussite des PAS passe aussi par une bonne gestion administrative, avec un suivi rigoureux des dossiers des élèves et une coordination assurée entre les entités engagées dans le processus, mais aussi entre les services. Cela va sans dire que cela passe avant tout par un échange régulier et une collaboration effective entre chaque personnel concerné. En un mot, cela passe par la création d’une « inter culture », une nouvelle culture partagée, ne remettant pas en cause l’action de l’autre mais l’agrégeant à l’action que l’on développe.